Les voitures du Tour de France connaissent plusieurs destins après la Grande Boucle : elles sont réutilisées pour d’autres courses cyclistes, vendues comme véhicules d’occasion premium dans les concessions Skoda, ou rejoignent parfois des collections privées pour les modèles les plus emblématiques. Cette flotte de près de 250 véhicules, entretenue de manière irréprochable pendant trois semaines, offre une seconde vie valorisante grâce à plusieurs facteurs :
- Un entretien documenté et rigoureux tout au long de la course
- Un kilométrage essentiellement effectué sur route
- Des équipements spécifiques conservés
- Un historique prestigieux recherché par les collectionneurs
Nous vous dévoilons dans cet article tous les secrets de cette organisation exceptionnelle et les multiples vies de ces véhicules après la ligne d’arrivée parisienne.
Pourquoi autant de voitures sur le Tour de France ?
Le Tour de France mobilise environ 250 véhicules chaque année, une flotte impressionnante qui répond à des besoins logistiques considérables. Cette armada automobile accompagne le peloton sur 3 500 kilomètres en moyenne, soit l’équivalent de 12 000 kilomètres parcourus par véhicule.
Chaque équipe cycliste dispose de deux voitures : l’une suit directement le peloton principal tandis que l’autre accompagne les échappées. Cette organisation permet d’assurer une assistance technique immédiate aux 176 coureurs en compétition. Les véhicules transportent les mécaniciens, les directeurs sportifs, le matériel de réparation et les ravitaillements nécessaires.
La complexité logistique s’explique aussi par la diversité des acteurs présents : organisation, médias, invités, services médicaux, forces de l’ordre et partenaires commerciaux. Chaque catégorie nécessite des véhicules adaptés à ses missions spécifiques.
Quelles sont les différentes voitures utilisées pendant la course ?
Un code couleur précis permet d’identifier facilement chaque catégorie de véhicule sur la route. La voiture rouge, conduite par Christian Prudhomme, directeur du Tour, reste l’emblème le plus reconnaissable de la course. Elle ouvre traditionnellement chaque étape et symbolise l’autorité organisatrice.
Les véhicules blancs regroupent tous les services médicaux : ambulances, voitures de médecins et véhicules paramédicaux. Cette flotte médicale compte une quinzaine de véhicules positionnés stratégiquement le long du parcours.
Les voitures jaunes assurent l’assistance technique, transportant mécaniciens, pièces détachées et outillage spécialisé. Les véhicules gris sont réservés aux invités VIP, journalistes et personnalités, offrant des conditions de suivi optimales avec toit ouvrant et équipements de communication.
À quoi servent les véhicules pendant chaque étape ?
Pendant la course, ces véhicules fonctionnent comme de véritables centres mobiles. Ils transportent les équipements radio permettant la communication constante entre directeurs sportifs et coureurs. Les glacières maintiennent boissons et ravitaillements à température idéale, même par 40°C en été.
Chaque voiture d’équipe transporte 8 à 12 vélos de rechange, fixés sur des galeries spécialement conçues. Les coffres regorgent de roues, chaînes, dérailleurs et autres pièces détachées permettant les réparations express en course.
Les véhicules médicaux sont équipés de matériel de réanimation et peuvent effectuer les premiers soins directement sur la route. Ils disposent d’un accès prioritaire au peloton en cas d’urgence, guidés par radio depuis la voiture de direction de course.
Skoda, partenaire officiel : quels modèles sont utilisés ?
Depuis 2004, Skoda fournit l’intégralité de la flotte automobile, un partenariat renouvelé jusqu’en 2028. Cette collaboration représente une exposition médiatique estimée entre 15 et 20 millions d’euros pour le constructeur tchèque.
La flotte 2024 s’articule autour de modèles électrifiés : la Skoda Enyaq, SUV 100% électrique, sert de voiture numéro 1, tandis que les Skoda Superb Combi iV, hybrides rechargeables avec 130 kilomètres d’autonomie électrique, constituent l’essentiel de la flotte.
Cette transition vers l’électrification répond à l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2030. La flotte hybride/électrique permet de réduire de 40% l’empreinte carbone par rapport aux motorisations thermiques traditionnelles.
Comment sont entretenues les voitures pendant le Tour ?
Chaque soir, après l’arrivée d’étape, une véritable course contre la montre commence pour les mécaniciens. Tous les véhicules subissent un contrôle rigoureux : vérification des niveaux (huile, liquide de refroidissement, lave-glace), contrôle de la pression des pneus et inspection des freins et suspensions.
Le nettoyage complet s’impose après chaque étape, notamment lors des étapes de montagne où poussière et projections mettent les véhicules à rude épreuve. Cette maintenance préventive évite les pannes pendant la course.
Des véhicules de remplacement sont positionnés tous les 30 à 50 kilomètres le long du parcours. Cette organisation permet de remplacer instantanément tout véhicule défaillant sans interrompre le déroulement de la course.
Qui conduit ces véhicules ?
La plupart des chauffeurs sont d’anciens coureurs professionnels, une expertise précieuse pour naviguer dans le peloton. Ils connaissent les réflexes des coureurs et anticipent leurs mouvements, garantissant une sécurité optimale.
Une formation obligatoire d’1,5 jour précède chaque Tour. Elle couvre la conduite en peloton, l’utilisation des équipements radio et les procédures d’urgence. La licence FFVélo (Fédération Française de Vélo) reste obligatoire pour tous les conducteurs.
Des briefings quotidiens actualisent les consignes selon le profil de l’étape : montagne, sprint, contre-la-montre ou étape de transition. Chaque type d’étape impose des règles de conduite spécifiques.
Que deviennent les voitures après le Tour de France ?
Après la descente des Champs-Élysées, trois destins principaux attendent ces véhicules. Premièrement, une partie de la flotte est réutilisée pour d’autres courses cyclistes : Paris-Roubaix, Tour d’Espagne, championnats du monde ou épreuves du calendrier UCI.
Deuxièmement, la majorité rejoint le réseau de concessions Skoda comme véhicules d’occasion premium. Leur entretien irréprochable, documenté dans un carnet spécifique, rassure les acheteurs. Le kilométrage, essentiellement effectué sur route à vitesse modérée, préserve la mécanique.
Enfin, les véhicules les plus emblématiques (voiture rouge du directeur, voitures du podium) intègrent parfois des collections privées ou des musées automobiles. Leur valeur historique justifie des prix parfois supérieurs au neuf.
Peut-on acheter une voiture ayant servi au Tour ?
Absolument ! Ces véhicules se vendent rapidement dans les concessions Skoda, souvent dès septembre suivant le Tour. Leur décote reste faible : seulement 5 à 15% par rapport à un modèle équivalent, grâce à leur entretien exemplaire et leur historique valorisant.
Les modèles les plus recherchés (voitures des équipes prestigieuses, véhicules VIP) peuvent même dépasser leur prix d’origine de 50%. Les collectionneurs et passionnés de cyclisme constituent une clientèle fidèle pour ces véhicules chargés d’histoire.
La garantie constructeur reste maintenue, et le carnet d’entretien détaillé rassure sur l’état mécanique. Ces voitures bénéficient d’équipements spécifiques (galeries, radios, climatisation renforcée) souvent conservés lors de la revente.
Que deviennent les véhicules de la caravane publicitaire ?
La caravane publicitaire suit une logique différente. Ses 150 véhicules aux formes souvent extravagantes (2CV Cochonou à carreaux, véhicules PMU, chars Haribo) connaissent des destinations variées.
Certains véhicules iconiques sont réutilisés d’année en année, devenant des symboles reconnaissables du Tour. D’autres sont renouvelés selon les budgets des annonceurs et l’évolution de leurs stratégies marketing.
Ces véhicules distribuent annuellement 14 millions de goodies le long du parcours. Après le Tour, ils participent souvent à d’autres événements promotionnels ou sont stockés jusqu’à l’édition suivante.
Impact écologique de la flotte automobile du Tour
L’empreinte carbone de la flotte complète s’élève à 800-1200 tonnes de CO₂ par édition. Skoda compense intégralement ces émissions via des projets forestiers et de énergies renouvelables.
L’électrification progressive de la flotte permet une réduction significative de l’impact environnemental. Les pratiques d’éco-conduite sont systématisées, et tous les consommables (pneus, batteries, huiles) font l’objet d’un recyclage organisé.
Cette démarche environnementale s’inscrit dans la stratégie globale d’ASO (Amaury Sport Organisation) pour un Tour plus respectueux de l’environnement.
Le futur des voitures du Tour de France
L’horizon 2030 vise la neutralité carbone complète de l’événement. La flotte automobile évoluera vers une électrification totale, avec des véhicules autonomes pour certaines fonctions logistiques.
Les innovations technologiques transformeront aussi l’expérience spectateur : réalité augmentée embarquée, diffusion 5G en direct depuis les véhicules, et systèmes de géolocalisation précise pour un suivi optimisé.
Cette évolution technologique préservera l’essence du Tour tout en l’adaptant aux enjeux environnementaux et digitaux de demain, garantissant la pérennité de cette organisation automobile unique au monde.